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Eric Forest : « La bourse n’est ni trop compliquée, ni trop contraignante pour les PME – ETI »

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Euronext a annoncé en mai 2013 le lancement d’EnterNext, la Place de Marché paneuropéenne dédiée aux PME-ETI. Son PDG, Eric Forest, revient sur les besoins spécifiques de cette catégorie d’entreprises et les objectifs d’EnterNext.

Quel est le rôle d’EnterNext ?

EnterNext a été créé dans le but d’aider les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) à trouver des sources de financement alternatives. Notre rôle est d’aider les entreprises cotées sur les compartiments B et C d’Euronext ou sur Alternext, c’est-à-dire celles qui ont une valorisation boursière inférieure à un milliard d’euros, à mieux utiliser le marché et d’accompagner les sociétés non cotées afin de préparer leur éventuel recours à la Bourse. Il est aussi essentiel de promouvoir ces entreprises auprès des investisseurs et plus largement de mobiliser l’ensemble de l’écosystème pour apporter une solution au défi que constitue le financement de leur croissance.

Quels sont les besoins spécifiques des PME – ETI par rapport à la bourse ?

Les PME-ETI ont aujourd’hui besoin de financements alternatifs au crédit bancaire. Ce dernier, avec la crise et les nouvelles règlementations sur les fonds propres des banques, s’est raréfié, redonnant à la bourse toute sa légitimité. L’environnement de marché est, en outre, plus favorable aujourd’hui. Le lancement du PEA PME va par exemple fournir du « carburant » à notre marché en drainant davantage d’épargne vers les petites et moyennes entreprises et leur permettant ainsi de renforcer leurs fonds propres.

Quelles sont vos ambitions ?

Nous visons l’entrée en bourse de 80 sociétés par an sur l’ensemble des quatre marchés d’Euronext (Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne) à horizon 2016. En 2013, on a comptabilisé 26 nouveaux entrants sur le marché. Une tendance positive puisqu’en 2012, on comptait 16 introductions. Il est important de souligner l’accélération de cette tendance : la moitié des opérations ont été réalisées sur le dernier trimestre. Second objectif : augmenter significativement le volume des levées de fonds en actions et obligations pour les entreprises qui entrent dans notre périmètre d’action. En conclusion, une ambition : positionner la Bourse comme source de financement des PME-ETI.

Quels obstacles craignez-vous ?

Il nous faut combattre des idées reçues et rétablir quelques vérités : nous avons à réaliser un véritable travail d’explication et de pédagogie auprès des chefs d’entreprise. Non, recourir à la Bourse n’est ni trop compliqué, ni trop contraignant. Il faut apprendre à s’en servir. Non, les valeurs moyennes ne présentent pas de handicap en matière de performance, bien au contraire ! Si depuis 10 ans, le CAC 40 a progressé de 24 %, le CAC Mid & Small a affiché une hausse de 130 %. Et non, le sujet de la liquidité des valeurs moyennes ne doit pas être vu comme une fatalité. La liquidité doit être entendue comme la capacité d’un investisseur à entrer / sortir au moment où il le souhaite. Les chefs d’entreprise ont donc un vrai rôle à jouer : la société doit intéresser et s’intéresser au marché sur la durée et cela passe par un marketing actif du titre.

Les mentalités sont en train d’évoluer et point très encourageant, on note le retour des investisseurs institutionnels et particuliers vers les petites et moyennes valeurs. En témoignent les succès des dernières opérations réalisées sur nos marchés, dont les niveaux de demande n’avaient pas été observés depuis plusieurs années.