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« La Bourse impose une discipline accrue, notamment en matière de transparence et de définition de la stratégie »

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Le groupe postal portugais CTT s’est introduit avec succès sur Euronext Lisbonne le 5 décembre 2013. Le PDG de CTT, Francisco Lacerda, revient sur l’opération et explique les bénéfices d’une cotation.

Quel était l’objectif de l’entrée en Bourse de CTT ?

La première motivation était, pour l’Etat portugais, de remplir les conditions fixées dans le cadre du programme de privatisation prévu dans le plan d’aide financière négocié en mai 2011 avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international. Détenu jusqu’à présent à 100 % par l’Etat, CTT figurait sur la liste des actifs que le Portugal s’était engagé à céder. Mais il s’agissait aussi pour nous d’avoir un actionnariat capable d’assurer l’avenir du groupe.

Etes-vous satisfait de l’accueil des investisseurs et des résultats de l’opération ?

L’entrée en Bourse de CTT, le 5 décembre 2013, a été un indéniable succès. Le prix d’introduction de 5,52 euros par action a pu être fixé en haut de la fourchette des prix envisagés. Cela a permis au gouvernement portugais, qui a cédé 70 % du capital de CTT, de retirer près de 580 millions d’euros de cette vente. Un signe de l’appétit des investisseurs. Les investisseurs institutionnels ont acquis 80 % des titres mis sur le marché et détiennent ainsi 56% de notre capital. Le solde, soit 14 % du capital, a été alloué à des particuliers, parmi lesquels les salariés du groupe qui ont bénéficié d’un prix préférentiel de 5,24 euros. Par ailleurs, depuis la première journée de cotation, le titre se comporte bien et se maintient au-dessus de son cours d’introduction.

Votre présence en Bourse est-il de nature à influencer votre stratégie ?

Le dialogue avec les investisseurs aura probablement une influence sur la stratégie du groupe. Mais, à ce jour, ce n’est pas d’actualité. Notre stratégie a été redéfinie avant notre entrée sur le marché et c’est sur cette base que nous nous sommes présentés aux investisseurs. Il ne serait pas cohérent de la réviser aujourd’hui. Nous poursuivrons ainsi nos efforts pour générer du cash flow via une stratégie multi-produits (courrier, services financiers) et une politique de distribution de dividende généreuse. Nous nous sommes en effet engagés à verser 60 millions d’euros de dividende en 2014, soit un taux de distribution de notre résultat net d’au moins 90 %.

Quels bénéfices pensez-vous retirer de cette cotation et quel conseil donneriez-vous à une société qui envisage son entrée en Bourse ?

L’entrée en Bourse nous offre un accès élargi aux capitaux, ce qui constitue clairement un avantage pour le développement du groupe. Elle a aussi un effet plus diffus mais, à mon sens, très positif, en exigeant une discipline accrue, notamment en matière de transparence mais aussi de définition et mise en œuvre de la stratégie. Et c’est d’ailleurs le conseil que je donnerais à un candidat à la cotation : développer une stratégie claire et cohérente, réaliste, qui permette de diffuser des messages très structurés aux investisseurs. Pour nous, l’expérience est très positive.